ROJA
Alexandre Jimenez - 1er au 7 juin
crédit photo : Marilou Crispin
Fort de son expérience multidisciplinaire, Alexandre Jimenez a construit une œuvre minimaliste pour New Eldorado, nouvel espace dédié à l'art actuel situé au cœur d'Hochelaga. Dans ce cagibi sombre, la couleur rouge, connotée, n'est pas sans rappeler les ampoules des bars de régions signalant la possibilité d'acheter des services sexuels, les néons rouges des lupanars belges et allemands, voire le Quartier Rouge d'Amsterdam.
D'abord frappé par l'aridité de Roja, on comprend dans un second temps que cette œuvre monochrome in situ déploie en filigrane une critique du commerce du corps contemporain, non pas celui de la prostitution de ruelle mais plus subtilement, l'utilisation du corps paradoxalement – et hypocritement - validée par les sociétés nord-américaines puritaines culpabilisantes. Incrustée dans cette reconstitution minutieuse d'un village mexicain, Roja nous poursuit bien après notre départ de New Eldorado avec les images poignantes de la vie misérable des femmes du quart-monde.
Cette exposition bouleversante nous pousse à qualifier Alexandre Jimenez de fils spirituel de James Bowman Lindsay et John Dalton.
Fiona Darbon Van Maercke, juin 2015
Alexandre Jimenez est le fils d'Augustin Jimenez, peintre en bâtiment, et de Francine Jimenez (née Cerda), secrétaire. Après avoir échoué dans ses études en Biologie à l'Université de l'Île de la Réunion, il décide de tout entreprendre pour avoir un statut plus précaire que celui de ses parents : artiste. Les œuvres qu'a créées Alexandre ne font partie d'aucune collection publique. Depuis son arrivée à Montréal en 2009, il n'a obtenu aucun prix, ni bourse d'excellence.
crédit photo : Marilou Crispin