SPECIAL PURPOSE
DEXTEROUS MANIPULATOR
Simon Gaudreau - 31 août au 6 septembre
Simon Gaudreau, Hyperspace, acrylique sur toile, 2012
Quick et Flupke au New Eldorado?
Utilisant ce gag éculé jouant sur l'appât du gain facile, Simon Gaudreau questionne les relations qu'a le public avec l'art et avec l'espace d'exposition.
Un hameçon, auquel se trouve accroché un billet de banque, est pendu au plafond du Tokonoma d'Hochelaga et accompagné d'une notice l'identifiant comme œuvre d'art. Qu'on se le tienne pour dit, si quelqu'un s'en empare, il ne sera pas remplacé. Par ce simple geste, notre rapport général à l'art est crûment sondé.
L'art a-t-il été trop consacré pour qu'on ose toucher et/ou modifier l'œuvre? Une personne va-t-elle, sans que quiconque en connaisse la raison, s'emparer de ce billet de cinq dollars et mettre ainsi sa marque sur le SPDM ? Plus manifestement, cela donnera aussi la preuve d'une interaction avec le lieu d'art en lui-même: la disparition de l'appât indiquera cruellement la présence d'un visiteur.
Le billet, flottant innocemment, va indéniablement affriander les visiteurs. Fourni généreusement par un mécène anonyme, ces cinq dollars, fortune pour les uns, bagatelle pour les autres, ne sont-ils pas aussi un acquittement de l'art à la société qui l'a tant financé? En période d'austérité économique, difficile d'en douter.
Autant en emporte le vent car en bout de ligne, pour reprendre les mots de Sir Wilfrid Laurier, « La seule façon de défendre ses idées et ses principes est de les faire connaître. »
Fiona Darbon Van Maercke, 2015
crédit photo : Marilou Crispin